Quelles fiançailles pour les paroisses vaudoises?

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Quelles fiançailles pour les paroisses vaudoises?

Reportage
L’Église réformée est aujourd’hui organisée en 88 paroisses réparties en11 Régions. À l’horizon 2029, ce seront 25 à 30 paroisses regroupées en Église, sans échelon intermédiaire. Dans les Régions, on parle donc fusion.

La salle de paroisse étant occupée, c’est dans les locaux de l’Arméedu Salut d’Orbe qu’avait lieu la premièredes trois séances d’information Églises 29 pour les paroissiens et paroissiennes de la Région Joux-Orbe. Des séances identique sont été organisées la semaine suivante à Ballaigues et à La ValléeA Orbe, une trentaine de fidèles avaient fait le déplacement. Animateur d’Église occupant un poste Enfance et Famille, Nicodème Roulet fait partie du groupe de travail qui planche sur l’application du projet Église 29 dans cette Région. «Il faut faire de la place pour une nouvelle façon de faire Église», résume-t-il dans une brève présentation. L’organisation de l’Église évangélique réformée vaudoise (EERV) sera, d’ici quatre ans, simplifiée afin que les forces bénévoles vivent principalement la mission de l’Église plutôt que d’être absorbées par de trop nombreuses structures institutionnelles.

Le casse-tête des regroupements 
Réduire le nombre de paroisses tout en continuant à servir l’entier du territoire cantonal implique des fusions: «Le défi est de tenir compte des frontières naturelles, mais aussi des liens existants entre les communes ou de différentes sensibilités dans la façon de vivre l’Église, tout en prenant en considération les réalités démographiques», énumère le jeune homme. «Je ne vais pas vous présenter les 36 scénarios auxquels nous avons pensé, mais seulement les trois qui nous semblent les plus vraisemblables.» Il précise que d’autres scénarios existent, mais ne peuvent être évoqués, car ils impliquent des communes qui ne font actuellement pas partie de la Région et sont encore en cours de réflexion. Après la brève introduction, l’assemblée est invitée à discuter en petits groupes et à faire remonter quelques questions qui sont reprises en plénum. «Un regroupement de paroisses pourrat-il être imposé?» interroge l’un des groupes. «Formellement, la décision appartiendra au Synode (organe délibérant)», répond Nicodème Roulet, «mais le processus est fait pour que les regroupements soient lancés par la base. Et nous avons du temps. Les paroisses vivront un temps de fiançailles, ce qui devrait permettre de se rendre compte si certains projets de fusion devaient ne pas fonctionner et de les modifier avant 2029.»

Repenser la paroisse
«Chaque paroisse aura-t-elle plusieurs ministres?» demande un autre groupe. Ce que confirme l’orateur. Avoir un groupe de ministres suscite des inquiétudes variées. De la crainte de la distance qui pourrait s’installer entre les fidèles et leur pasteur au regret que le projet n’ait pas osé aller plus loin en donnant davantage de place aux laïcs. Nicodème Roulet se veut rassurant: «L’idée est effectivement de changer les manières de communiquer et de bouger. Peut-être de mieux correspondre aux codes de la société d’aujourd’hui, sans pour autant oublier les personnes plus âgées», rassure-t-il. «Quant aux laïcs,la nouvelle structure permettra de lancer des projets sous forme de pôles avec davantage de facilité que maintenant. Le souhait est vraiment de mettre en valeur les compétences de chacune et chacun.»La séance d’information aura duré un peu plus d’une heure et demie. À la fin, les discussions entre convaincus et sceptiques continuent. Nicodème Roulets’avoue un peu déçu: «Les personnes qui sont venues sont celles qui ont l’habitude de se déplacer pour chercher des réponses. C’est aussi pour correspondre à une frange plus jeune de la société quel’on vit cette réforme, et elle n’est pas présente. Pourtant, ils et elles ont des idées à apporter.»